Vols et violences dans la société médiévale

Au Moyen Âge, les vols et violences sur les personnes se passent à la nuit tombée . En effet, il n’y a plus d’éclairage lorsque vient l’heure du couvre-feu et les ruelles, peu sûres, attirent les brigands et les détrousseurs. Les tavernes se vident et des gens avinés arpentent les faubourgs. Parfois, des bagarres éclatent et malheureusement les échauffourées finissent souvent en blessure ou en coup mortel. Mais il existe d’autres types de vols et violence dans la société médiévale.

Vols et violences au Moyen Âge

Les crimes dans les lieux publics

Au Moyen Âge, on commet 60 % des homicides aux yeux de tous, dans des lieux publics tels que les rues ou les tavernes.

Ce que les historiens nomment la rixe-homicide concerne des gens qui se connaissent, mais n’ont pas de lien familial. Ces assassinats se produisent à la suite d’une querelle qui tourne mal, précédée d’injures. Des hommes, la plupart du temps ivres, portent alors des coups à l’issue fatale pour défendre leur dignité ou se venger d’une offense. Les blessures à la tête ou au visage, habituellement sans soin, provoquent une lente agonie ou la mort immédiate.

Les crimes d’honneur surviennent souvent plusieurs jours après l’affront. On prend le temps de ruminer sa punition avant le passage à l’acte. Notons qu’un individu agit rarement seul et s’entoure de complices pour accomplir sa besogne.

L’alcool aidant, les esprits s’échauffent et le ton monte. Il faut dire que durant l’époque féodale, la consommation de spiritueux est abusive. Par exemple, à Tours au XVe siècle, un adulte absorbe en moyenne de 148 à 178 litres de vin par an. Il en résulte que, dans la région, un tiers des affaires de violence jugées dans les tribunaux ont pour origine l’excès de boisson.

D’autres facteurs expliquent toutefois ces comportements agressifs. De fait, la misère règne et les gens portent souvent des armes comme des couteaux sur eux.

Les vols avec violence dans les campagnes

À l’époque médiévale, le vol avec violence fait peur. Il a lieu la nuit dans la majorité des cas et, de préférence, dans un endroit isolé. Au XIIIe siècle, en Angleterre, on sait que 9 % des homicides sont perpétrés suite à un vol.

Il n’y a pas de police dans les campagnes moyenâgeuses et les brigands en groupe peuvent commettre des larcins en toute tranquillité, tuer pour ne pas laisser de témoins. Ainsi, ces bandes, organisées ou pas, varient en taille, de quelques individus à plusieurs centaines.

Ces bandits agressent les voyageurs, les marchands et autres clercs le long des grands chemins pour les dépouiller. Mais, ils s’en prennent également aux paysans dans leur maison allant jusqu’à les torturer pour savoir où se cachent leurs économies. Quand ils sont nombreux, ils s’attaquent aux églises ou aux châteaux dans lesquels on trouve des objets de grande valeur.

Il faut dire qu’en ce temps-là, les nobles ainsi que les paysans possèdent des armes et défendent leurs biens avec vigueur. Les pilleurs doivent donc les tuer pour espérer récupérer leurs richesses. Mais, les meurtres gratuits existent aussi et les truands n’hésitent pas dans certains cas à torturer ou mutiler leurs proies et à mettre les maisons à feu et à sang. En effet, on condamne les brigands à mort s’ils sont pris. Par conséquent, ils n’ont rien à perdre en éliminant les témoins gênants.

En conclusion, on constate que la violence à l’époque médiévale se déroule la nuit et ne laisse que peu de chances de survie aux victimes. Dans les archives, on punit les vols de biens accompagnés de violences de la peine de mort alors qu’on octroie plus de clémence aux querelles qui dégénèrent contrairement à l’époque actuelle. Par exemple, de 1389 à 1391, dans le registre criminel du Châtelet de Paris, 67 % des prévenus sont des voleurs.

Sources :

Maurice CUSSON, Les homicides d’hier et d’aujourd’hui (uqac.ca)
La nuit au Moyen âge / Jean Verdon | Gallica (bnf.fr)